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2015

Le métier d’auteur-réalisateur de documentaires portant sur l'homme et la nature est une profession valorisante dans mes (rares) dîners en ville.  A peine j’annonce mon métier lorsqu’on me le demande, que les gens écarquillent leurs yeux. ‘‘Raconte!’’ disent-ils et  s’imaginent vite que je  passe mon temps à courir les forêts et les lits des rivières, à  pister des grizzlys et des phacochères, à planifier des voyages. J’éprouve trop d’admiration pour les vrais aventuriers pour me sentir obligé, à chaque fois, de dire la vérité. Je ne suis pas un aventurier. J’ai un jour atteint le camp de base de l’Annapurna. La réelle aventure ne débute-t-elle pas là, pour atteindre le camp 1 et puis le 2, le 3 , le 4 et enfin le sommet. La mort guette là-bas et je n’aime pas la sentir traîner trop près de moi.  Mes petites aventures ne m’exposent pas à de grands risques. Et d’évoquer rapidement les 9 mois de l’année passés accrocher à mon traitement de textes pour écrire des projets, nuit et jour, faire trois pas en arrière selon les décisions des chaînes et au bon vouloir des financeurs du film documentaire. Les journées de tournage s’annoncent comme des récompenses, des bols d’air où le cerveau s’oxygènera et s’enrichira de nouvelles connaissances, de nouvelles observations.  Ainsi fut 2015, avec 2 films principaux. L’un m’emmena en Nouvelle-Zélande pour tirer le portrait de Guillaume,  un jeune guide de pêche plein de talents et d’instinct. Ce fut une épreuve physique, tant il m’emmena vers des rivières reculées et qu’il fallait marcher des journées entières sur des galets, des rochers et, à chaque pas, à chaque traversée de rivière,  20 fois par jour, risquer de noyer le matériel. Et puis il y a eu Quartz ou l’histoire plus ou moins mouvementée d’un grain de sable, un film pour France 3 Aquitaine, dans la droite lignée de Mistigri des Toits. Poussé par une vague sur la côte Atlantique puis pris en chage par le vent dominant de Noroît, un grain de sable raconte son voyage au milieu de la faune et de  la flore des dunes, de la plage à la frange forestière. Après donc ce voyage en Nouvelle Zélande, j’ai passé une bonne partie de l’été au milieu des immortelles et des sangliers qui venaient au petit matin voir ce que l’océan leur avaient apporté.

Et voilà que vous vous mettez à penser que je passe mon temps dehors...

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